Le tour de vis municipal nippon
Hier, le maire de Fukuoka Soichiro Takashima a ordonné une interdiction à tous les agents publics de consommer de l'alcool en dehors de chez eux pendant un mois. Cette annonce fait suite à de multiples violences liées à des soirées un peu trop alcoolisés chez les fonctionnaires. C'est la deuxième fois en moins de quinze jours qu'un maire d'une grande ville japonaise fait preuve d'autorité face à ses services. La semaine dernière c'est le maire d'Osaka Toru Hashimoto qui avait crée la polémique en exigeant que tout personnel public avec un tatouage quitte son poste. Les frontières plus floues entre vie privée et vie professionnelle au Japon font que de nombreux salariés après le travail vont boire avec leur chef ou entre collègues et cela plusieurs fois par semaine. C'est un moment de communication où certaines sujets qui ne peuvent être évoqués dans l'ambiance plus que feutré des bureaux japonais sont abordés avec passion. Cependant, cette interdiction rappelle que lorsque quelqu'un travaille dans le public pour le public il est sujet à plus de responsabilités qu'un employé lambda. Le privé serait bien inspiré de prendre aussi exemple sur ce type d'exigence. Même s'il y a une partie culturelle dans ses soirées arrosées, qui peut trouver sérieux et crédible une entreprise qui laisse ses employés finir dans les caniveaux de Shinjuku car trop bourrés pour rentrer chez eux. Cette exigence d'exemplarité dans un pays qui conserve une image conservatrice en Occident démontre que le Japon comme n'importe quelle autre démocratie est un pays plus complexe et plus divers qu'il n'y parait.